Classement Seveso – Les origines

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Un site classé SEVESO est un établissement industriel qui présente des risques d’incidents majeurs et des activités liées à la fabrication, la manipulation, le stockage ou l’usage de substances dangereuses.

Pourquoi ce nom ?

Le 10 juillet 1976 à Meda, près de la ville de Seveso (Lombardie, Italie), un réacteur chimique subit une surchauffe suite à l’arrêt de l’usine Icmesa pour les maintenances hebdomadaires. En effet, la réaction est maintenue à la température correcte par la circulation des fluides de refroidissement de l’alimentation électrique du site. Lorsque toutes les machines sont arrêtées, la température des fluides augmente considérablement. Aucune sonde de température n’est présente en sortie de la turbine du générateur électrique.

La réaction chauffe plus que d’ordinaire (300°C au lieu des 158°C requis), provoquant une montée en pression de la cuve. La soupape de sureté s’ouvre, libérant un nuage toxique contenant 6 tonnes de produit qui contamineront 18 km².

Deux jours après la fuite, le travail reprend mais les ouvriers se mettent en grève à partir du 16 juillet.

Il faudra quatre jours et les premiers cas de chloracné pour comprendre que ce nuage contenait autre chose que du polyéthylène glycol. Le produit dispersé est maintenant identifié par le fabricant (TCDD) et sera ensuite appelé Dioxine de Seveso. C’était un des composants de l’Agent Orange, un défoliant utilisé pendant la guerre du Vietnam. Toutefois, le groupe propriétaire ne communiquera cette information aux autorités que le 19 juillet.

Les évacuations des alentours ne commenceront que le 23 juillet

On ne déplorera aucune perte humaine, mais des hospitalisations d’enfants atteints de chloracné. 3000 animaux domestiques meurent directement des conséquences, et 77000 (81000 selon d’autres sources) têtes de bétail sont abattues. Les sols et les maisons doivent être décontaminés, ce qui aura lieu à partir de 1982.

Aucun plan d’urgence n’était prévu, les systèmes de contrôle étaient largement insuffisants.

Création de la directive Seveso

En 1982, les autorités européennes tirent des leçons de cet accident majeur et produisent une série de directives (regroupées sous le nom générique de Directive Seveso 1). Elles imposent aux états membres d’identifier les sites à risque d’accident majeur et d’y maintenir un haut niveau de prévention.

En 1996, la directive Seveso 2 vient en lieu et place de Seveso 1. Elle est encore modifiée en 2003

En 2012, la directive Seveso 3 remplace Seveso 2.

En particulier, les dispositions suivantes sont appliquées :

  • obligation pour les industriels de caractériser leurs activités en fonction d’une nomenclature, et de les déclarer auprès des services d’état ;
  • recensement par les États des établissements à risques (avec identifications des substances dangereuses) ;
  • réalisation d’études de danger par les industriels pour identifier tous les scénarios possibles d’accident, évaluer leurs conséquences et mettre en place des moyens de prévention ;
  • mise en place, pour les établissements, d’une politique de prévention des accidents majeurs et de plans d’urgence interne et externe ;
  • coopération entre exploitants pour limiter les effets domino ;
  • maîtrise de l’urbanisation autour des sites ;
  • information des riverains ;
  • mise en place d’autorité compétente pour l’inspection des sites à risques.

10000 sites européens, dont 1200 français sont concernés.

On classe les sites en « Seveso seuil bas » ou « Seveso seuil haut » selon les matières à risque et leurs quantités

Un site Seveso proche de chez vous ?

Vous pouvez trouver ici une carte interactive afin de déterminer si un site à risque est proche de chez vous.